Arabesque avait froid, très froid: un froid qui pénètre jusqu'à l'os, gelant la fourrure et les muscles. La jument était engourdie et n'avançait qu'à grand peine. Quelle idée stupide, ce pari! Tout ça à cause de ce tas d'idiots d'étalons qui l'avait mise au défi. Et elle, avec sa grande gueule BOUCHE, elle avait relevé le pari et s'était retrouvée à escalader cette montage, où elle avait de la neige jusqu'au genoux.
Elle hennit un terrible juron entre ses dents, à l'intention des étalons, au sujet de ce qu'ils pourraient s'entre-faire entre eux.
Puis, soudain, levant la tête au hasard de ses pensées, alors qu'elle était tout près du sommet, Arabesque entr'aperçu une silhouète gigantesque, dotée d'ailes de chauve-souris et d'un long cou. Les pupilles de la jument se rétractèrent. Dragon. Dragon. La peur ancestrale de ces créatures, transmises par les anciens à travers les légende du peuple des chevaux, se réveilla en elle, la figeant sur place. La bête se posa au sommet. Arabesque respira le plus doucement possible, terrifiée et toujours tétanisée.
Elle resta ainsi longtemps, jusqu'à ce que la dragonne annonce quelque chose qu'elle ne compris pas, trop apeurée pour que cela monte à son cerveau. Saisisant tout fois qu'elle devait s'approcher, la jument s'executa lentement, la tête aussi haute que possible, avec le sentiment de marcher à l'échaffaud.