Arabesque marchait paisiblement sur un chemin entouré de marais. Elle commençait à être fatigué par les voyages et avait envie de trouver un troupeau ou un gentil humain qui s'occuperait bien d'elle si elle le portait. Il faisait tellement chaud, ce jour là! Une chaleur à transphormer les champs de maïs en champs de pop-corn!
La jument secoua sa lourde crinière. Il faudrait qu'elle trouve quelqu'un possédant des pouces opposables pour lui faire une brosse, car elle suait comme un porc dessous. Et ce chemin caillouteux était éprouvant pour ses tendons et ses sabots. Un champs à la terre humide, couvert d'herbe grasse, de trèfles et de pissenlits juteux, voilà ce qui lui aurait fallu! Ah oui! Avec une petite rivière qui coullait au millieu et quelques arbres pour l'ombre.
Elle ronfla un terrible juron chevalin totalement intraduisible. Elle était en terre agricole, oui ou non? Ils devaient bien en avoir, des champs avec herbe, trèfles, pissenlits, rivières et arbres.
Tellement absorbée par ses pensée assassines, la tête baissé, Arabesque n'aperçu pas le changement de décor. Ce ne fut qu'au bout d'un kilomètre, alors qu'elle levait la tête pour se repérer au soleil, qu'elle se rendit compte que le champs de ses rêves se tenait sous ses sabots. Hennissant de joie, elle partit au galop, rua, se cabra, se roula de toute son âme dans l'herbe douce, brouta comme une possédée, se baigna dans la rivière, bu de l'eau fraîche jusqu'à s'en sentir mal et s'endormie comme une masse dans l'herbe.